Endajué (FR)

Sur ce blogue, vous pensez voir un mélange de toutes sortes de réflexions. Il y a des discussions, des monologues et voir même des petites réflexions toutes courtes. Toutes ces choses, en français, on peut les nommer paraboles, un terme qui dérive du latin pour « parler ». Mais, bien franchement, à cause de l'influence du christianisme sur ce terme, je préfère encore utiliser le terme de dzusúis (pluriel : dzusuisi) pour décrire ce que je mets en ligne sur ce blogue. Mais pourquoi ce terme, d'où vient-il? Cette page, intitulée « Endajué », est pour expliquer plus à fond le concept derrière les dzusúis.


Endajué


Tout d'abord, avant de comprendre le principe derrière les dzusuisi, il faut remonter à l'origine même du terme. Et l'origine ultime, c'est le monde créé par Mark Rosenfelder, Almea. Une description succinte de ce monde serait trop complexe pour tout expliquer. Malheureusement pour le lecteur francophone, le site web décrivant ledit monde est en anglais, langue maternelle de l'auteur. On ne peut pas le blâmer, la première version de la page que j'écris ici sur l'Endajué est en français. Mais des mots mêmes de l'auteur,


I like hearing Daneydzaus talk about Endajué. He really gets it. (J'aime écouter Daneydzaus parler de l'Endajué. Il comprend vraiment bien.)
—Mark Rosenfelder, aka zompist

Alors, pour les fins de cette page, je vais tout simplement décrire le contexte dans son ensemble qui mène à l'idée de l'Endajué.
 

Origines


Dans le monde créé par Mark Rosenfelder, Almea, il y a placé une civilisation, Assunaie. C'est une civilisation qui, en terme technologique, ressemble beaucoup à la Mésopotamie de l'âge du bronze, puis de l'âge du fer. C'est une civilisation qui fusionne ensemble deux civilisations; une civilisation agricole et littéraire avec une civilisation nomade et illetrée. La seconde domine sur la première, mais la première enseigne à la deuxième la vie en société agricole. Dans tout cela, il y a une religion, Le Meshaisme, un polythéisme basé sur une fusion des deux religions des deux anciennes civilisations. Les dieux de ce polythéisme ne sont ni plus ni moins qu'une autre population de l'Univers, puissante (mais pas toute puissante) et dominant les hommes. Rien n'est défini de eux, sinon le fait qu'ils sont associés à plusieurs symboles. Décrire l'ensemble de cette religion reviendrait à faire une page entière sur celle-ci, alors il est suffisant de dire que cette religion va devenir à terme une surdose de spéculations sur des choses qui, franchement, sont si distantes de notre existence quotidienne que probablement le paysan moyen devait se foutre des réflexions théologiques, n'attendant que la prochaine fête religieuse pour sa bonne bouffe.

Mais les réflexions éternelles de la théologie doivent résister à l'épreuve du temps et cette plus grande épreuve est l'Histoire. Les humains (ou, du moins, leur équivalent dans Almea) ne sont pas des bêtes contrôlables entièrement. Il y a des besoins et des désirs, et il y a aussi une petite dose de folie dans certains. Et l'histoire d'Assunaie peut se résumer assez simplement : la civilisation nomade conquière la civilisation agricole. Les chefs de ces nomades se créent de petits royaumes, où les deux civilisations vont fusionner pour devenir une seule civilisation. Un des descendants de ces chefs va réunir en un seul État l'ensemble de la civilisation; c'est la naissance de l'Assunaie proprement dite. L'État dure sensiblement bien, mais ailleurs, bien loin, un État, dont le nom français est Munquâche, est en train de prendre position pour tout envahir.

Mais pour Assunaie, même si Munquâche semble loin, son influence détruira l'État : une ambassade arrive pour proposer à l'État d'Assunaie une armée afin de se débarasser de groupes guerriers qui tentent d'envahir leur État. L'Empereur, tel est le titre qu'il se donne, refuse, mais un de ses gouverneurs, de la province de Moune, accepte et prend l'armée pour prendre le contrôle de l'Assunaie dans son ensemble. Tout va bien jusqu'à ce que Munquâche soit complètement détruit par une coalition (dont Assunaie ne fait pas partie); l'aide munquâche disparaît, mais l'autorité centrale est détruite; chaque province devient un État avec à sa tête un roitelet. En même temps, les groupes guerriers envahissent en masse, et l'ensemble de ces petits États se font piller à fond. Assunaie est détruite, la vie quotidienne est une dangereuse, et... la confiance en les dieux antiques est rompue.

C'est dans ce contexte qu'apparaît une série de philosophes. Ils rejettent fermement les dieux antiques; ils n'ont en rien aié leur civilisation; en fait, ils ont plus fait pour détruire leur civilisation qu'autre chose, en encourageant les roitelets à ce comporter commes des bébés gâtés... Alors, se détachant de ces dieux et, de ce fait, de leur propre civilisation, ils commencent à réfléchir. Que s'est-il produit, qu'est-ce qui se passe dans ce monde en décripitude autour de nous? Ils se transforment en hermites, et l'Histoire se souviendra d'eux comme les Maîtres Hermites ou, en tsolalien, kešaup dzuséy

 

Les bases de l'Endajué

 

Le Principe Majeur et le Principe Mineur


Au début, comme n'importe quelle début de réflexion, le tout est très disparate. Mais, à terme, une première réflexion se met en branle. Le monde est une contradiction. Dans nos religions terrestres, cette contradiction se résume souvent entre le Bien et le Mal ou quelque chose d'assez similaire (dans le monde d'Almea aussi, cette réflexion est présente partout). Mais pour les Maîtres Hermites, rien de tel. La contradiction de base n'est pas entre le Bien et le Mal. La contradiction fondamentale est entre la diversité évidente de l'Univers, que l'on rencontre à chaque instant avec chaque personne, chaque animal, chaque plante, chaque roche, chaque étoile et... l'évidence que nous sommes tous ensemble dans un même Univers. Tout coexiste en Un. La première constatation, notre diversité, constitue le Principe Mineur. La seconde constatation, notre unité ou, mieux dit, notre coexistentialité, constitue le Principe Majeur. À terme, le Bien et le Mal ne sont que l'une de ces diversités, et nous sommes très, très loin du Principe Majeur. Nous y reviendrons.
 

La Danse


Cependant, rien est simple dans cette contradiction. Le Principe Majeur n'est pas la simple addition de l'ensemble des objets du Principe Mineur. Ce n'est pas en prenant un verre et de l'eau que l'on crée un verre d'eau. La relation entre deux éléments est tout aussi importante que les deux éléments même. Si l'eau n'est pas dans le verre; ce n'est pas un verre d'eau. Mais encore, ce verre, ce n'est qu'un verre que parce qu'il y a un humain quelque part pour le boire. S'il n'y avait pas d'humain, même si la forme du verre et l'eau existerait, ça ne serait pas un verre d'eau mais autre chose. Donc l'interaction entre le Principe Mineur et le Principe Majeur n'est pas une simple question d'addition; c'est une question de relations.


Like a dance, the movement of the All is complex, varied in rhythm, and beautiful. (Comme une danse, le mouvement de Tout est complexe, varié dans le rythme, et beau.)
Like a dance, it brings unity and harmony out of separation
. (Comme une danse, cela apporte unité et harmonie dans la séparation.)Like a dance, it may be performed imperfectly or awkwardly. (Comme une danse, la performance peut être imparfaite ou maladroite.)
—Zim

La plus belle image des Maîtres Hermites, et celle qui donnera une métaphore bien physique à une réflexion bien trop métaphysique. La relation entre le Principe Mineur et le Principe Majeur est une danse, une dance qui est continuellement en mouvement, avec chacun des éléments se déplaçant en relation avec les autres. Et ce déplacement posera la dernière base...
 

La Voie


Dans ce Tout ou chacun se déplace, nous avons notre chemin, notre Voie. Et quelle est cette Voie? C'est exactement ce qui cause tous les problèmes. Que nous sommes divers, que nous sommes ensemble et que nous effectuons une danse éternelle ne sont que trois observations sans conséquence en elles-mêmes. Mais la combinaison de ces trois réflexions mène directement à cette Voie que chacun d'entre nous, peu importe notre position dans la danse, devons prendre. Et on se rend compte de l'importance de la Danse, de la Coexistentialité et de la Diversité au travers de cette réflexion sur la Voie; rien n'est seul, tout est ensemble, même ce que je vous raconte actuellement.


Ez amnar o amnar e cauč. (Nous dansons tous d'un endroit à un autre.)
—Daneydzaus

L'original, en espéranto, n'utilise que le terme « aller ». Mais le terme de danser ajoute tout l'aspect où nous ne sommes pas indépendants, nous sommes interdépendants. Et bien que l'on puisse choisir l'endroit où l'on va, nous n'avons pas le choix de choisir de ne pas aller quelque part. Comme Jean-Paul Sartre, le philosophe français, pourrait dire, nous sommes obligés de choisir. Nous avons nécessairement une Voie. Et certaines Voies, plus que d'autres, peuvent causer de la souffrance à d'autres dans leur Voie. Il est là, le Mal. Il n'est pas le fondement; l'Univers n'est pas une lutte entre le Bien et le Mal, mais une conséquence, une conséquence de notre coexistentialité en tant qu'humains (et, de ce fait, ce Bien et de Mal ne peut pas se transposer directement sur l'ensemble de l'Univers).

Par ailleurs, le terme d'Endajué dérive non pas du Principe Majeur, ni du Principe Mineur, ni de la Danse. En terme de réflexion, le terme est dérivé de la Voie, l'élément central...


Enda dzu Ez orap Ez e.
The Path between All leads to the All.
(La Voie entre Tout mène au Tout.)
—ne-Duox

Enda dzu ez, la Voie entre Tout, Endajué. Mais voilà, il y a un problème... Quelle est cette Voie? Quelle est cette Voie qui, ultimement, nous mène au Tout? Même les Maîtres Hermites le disent eux-mêmes qu'ils ne sont jamais parvenus à le savoir. Il y a eu du désembuage (overiludo) effectué par tous ceux qui nous ont précédés et chaque histoire, même imaginaire, désembue (overile) quelque peu la Voie. Mais c'est un processus qui n'est jamais terminé, le Principe Majeur, le Principe Mineur, la Danse et nos Voies auront beaux être examinés en long et en large par n'importe quelle Maître, même le plus grand, le Principe Majeur lui-même ne peut être contenu que par l'Univers lui-même, et nous ne pouvons qu'en saisir une partie et, probablement, seulement des généralités.

Pour donner un exemple, plusieurs maîtres décrivent que la meilleure Voie est celle du milieu. Pour le Terrien moyen, cela rappelle directement la Voie du Milieu du bouddhisme. Mais nous ne sommes pas dans le même registre. Pour le bouddhisme, la Voie du Milieu est celle de la modération. Mais pour les Maîtres Hermites (et tous les Maîtres qui ont suivis, et je suis naturellement de la même opinion), la Voie du Milieu n'est pas aussi simple. Pour eux, la Voie du Milieu du bouddhisme est tout aussi extrême. La modération à tout moment est tout autant un extrême. Il faut quelques fois lâcher son lousse dans la folie du moment et se dégriser, alors qu'à d'autres moments le contrôle et l'abstention s'avère une meilleure voie que la modération. Et tout entre ça peut être valide à tout moment. Et c'est la complexité de la Danse qui force une telle Voie intriquée et difficilement compréhensible, même si seulement qu'imparfaitement.

Ainsi, la Voie, aussi désembuée puisse telle être, ne l'est pas déjà entièrement, contrairement à ce que pourrait affirmer le bouddhisme, et ne le sera probablement jamais. Le désembuage est une réflexion constante et en perpétuelle évolution.
 

Mu, Ez, Cauč, Ende


Si on traduit ces mots en français, ça donne Avec, Tout, Danse et Voie et ce sont les termes centraux de l'Endajué. Un résumé de l'Endajué pourrait être ceci :


We are many, we are together, our relation is pretty much like a Dance, through which we all follow a Path. But which one is the best Path? We do not know and, probably, never will. (Nous sommes nombreux, nous sommes ensemble, notre relation est dans l'ensemble semblable à une danse, dans laquelle nous suivons une Voie. Mais quelle est la meilleure Voie? Nous ne le savons pas et, probablement, nous ne le saurons jamais.)
—Daneydzaus
 

Mon intérêt pour l'Endajué


Quel est mon intérêt pour partager cette religion, l'Endajué, que l'on pourrait facilement mettre dans les termes français comme étant l'endajuéisme. Religion dont l'origine est carrément issue de l'imagination d'un auteur? Religion où, sur Terre, je suis probablement le seul à n'avoir plus aucune honte de dire que c'est la mienne?
 

Le questionnement constant et son incompromission dans ce questionnement



Et Lucy dans tout ça?Daneydzaus, à sept ans, en réponse à sa mère qui lui parle d'Adam (et Ève)

Il faut le dire, j'étais déjà prêt, petit enfant, non seulement à comprendre cette façon de voir le monde, mais carrément à embrasser la méthode. Certes, j'étais encore jeune, j'étais encore rempli de pleins d'enbuements (le terme en endajuéisme pour toutes ces vérités que l'on croit mais qui, finalement, s'avèrent des erreurs), dont une partie a fini par disparaître jusqu'à aujourd'hui.

Est-ce que ma question était vraiment une question, ou seulement une rhéthorique pour remettre ma propre mère dans son questionnement? Jeune comme j'étais, probablement le premier, mais je crois qu'un peu du deuxième n'est pas non plus à exclure. Cependant, ce que cette question révèle, c'est que j'étais prêt à questionner même les croyances les plus fondamentales. Et aujourd'hui, avec le temps, j'ai appris à remettre mes croyances fondamentales en question. Hormis les quatres évidences du Principe Majeur, du Principe Mineur, de la Danse et de la Voie, qui ne sont que des observations sans jugement de valeur, j'ai appris à tout remettre en question, surtout en ce qui a trait à comment vivre ensemble, mais aussi sur tout ce qui concerne le Tout, l'Univers.

Mais ce questionnement constant n'est rien sans incompromission. Ça ne veut pas dire ne pas faire de compromis; ça veut dire de ne pas arrêter de questionner, toujours remettre en question ce qui est dit.


La fin de ma réponse à ta réponse est le début de ta réponse à ma réponse et la fin de ta réponse à ma réponse est le début de ma réponse à ta réponse.
Daneydzaus
 

L'approche essentiellement historique voire scientifique


Avec tout ce questionnement, on remet en question tout, incluant la morale. Ça ne veut pas dire amoralité, immoralité ou relativisme, mais ça veut dire que la moralité peut changer et va changer. L'exemple terrestre le plus frappant est l'esclavagisme; c'est un phénomène sédentaire qui est passé d'essentiellement normal à la vie de tous les jours à quelque chose de tellement honni que c'est pratiquement dans la liste des crimes contre l'humanité dans son ensemble. Est-ce que nos ancêtres étaient immoraux pour autant? Est-ce que ça fait de nous des relativistes pour autant? Ni l'un, ni l'autre. Leur moralité et notre moralité est très loin du relativisme, et ils suivaient bien entendu leur moralité. Ce qui a changé, c'est notre perception. Elle est devenue, en un sens, plus claire; pas parce qu'elle est plus morale, mais parce que l'absence d'esclavagisme semble produire une société où chaque personne passe ou, du moins, peut passer par une meilleure Voie.

L'approche de l'endajuéisme n'est pas une approche scholastique. Il n'y a pas de vérités en tant que telles. Enfin, il y a bien sûr les Principes, la Danse et la Voie, mais tout le reste est questionnable. En espéranto, je dirais que tout est dubeblega, dubindega kaj dubendega, soit qu'il est très possible d'en douter, qu'il est une excellente chose d'en douter et qu'il faut absolument en douter. Et j'y mettrais énormément d'emphase. C'est une approche historique et je dirais presque scientifique où l'on bâtit sa connaissance non pas sur la vérité des autres, mais sur les enbuements (erreurs) des autres. En gros, on remet en question chaque chose dite par ses prédecesseurs. Même la religion imaginaire, telle que conçue par Mark Rosenfelder, nous en offre un excellent exemple.


Am’ šači, ‘mu’ ze.
It’s not ‘one’, it’s a ‘with.’ *
(Ce n'est pas « un », c'est « avec ».)
—ne-Duox

À plusieurs reprises, il est écrit qu'un c'est l'un qui est important. Mais ne-Duox répond très clairement à cette erreur de ses collègues. Non, c'est un « avec ». Et ce terme est issu leur terme pour l'apparente unité; c'est n'est pas une unité, mais une coexistentialité. Nous sommes ensemble. Cette réponse n'enlève rien à la qualité de ses prédecesseurs; tout comme la réponse de Einstein concernant la gravité n'enlève rien à la qualité de Newton. Mais l'erreur constaté, nous avons tous avancé, et c'est l'histoire de notre évolution.

Par ailleurs, cette approche historique permet carrément une approche scientifique; chacun de nos pas dans cette Danse est l'expérience d'une hypothèse. Lorsque l'on tombe, on se relève, et lorsque l'on ne tombe pas, on continue d'avancer. Cet aspect de la moralité de l'endajuéisme, pratiquement absent de toutes les religions terrestres, m'a fortement plus en tant que scientifique qui remet toujours en cause ses hypothèses. En somme, même ma moralité n'est qu'une hypothèse, une hypothèse à détruire à la hache, comme Einstein a fait pour la théorie de la gravitation de Newton. Et Einstein ou, enfin, sa propre théorie, sera mise sous la hache. Comme je souhaite que ma propre théorie le soit par mes successeurs.
 

L'abandon du Bien et du Mal comme élément central


Étrangement, lorsque l'on lit l'entier document sur l'Endajué que j'ai offert en lien, il n'y pas grand chose sur le Mal en tant qu'absolu. Les rois font mal à leurs sujets, les maîtres à leurs exclaves, mais ce n'est pas un mal absolu, c'est un mal de relation. Il est mal de voler, pas parce que Dieu le veut ou parce qu'il y a une règle intrinsèque à l'Univers que le vol est quelque chose de Mal; il est mal de voler parce que la relation entre les deux humains s'en trouve affaibli et la société, notre propre petit Principe Majeur, s'en trouve affaiblit. En gros, si la moralité reste très universelle dans un sens très strict, elle est établie en fonction des relations entre humains et de toute l'histoire que nous avons accumulé autant dans notre évolution naturelle que notre évolution historique. Le vol est resté un crime, l'homosexualité est passé de crime à normalité et l'esclavage est passé de normalité à crime, du moins dans le monde occidental. Rien n'est fixé, mais ça ne veut pas dire que tout change, seulement ce qu'il semble falloir.
 

La remise de l'Humain de sa place dans le monde


Cette relégation du Bien et du Mal est en fait une conséquence de quelque chose de plus intéressant encore, la remise en cause de la place de l'humain. Dans les religions abrahamiques, l'Humain est le summum, le zénith de la création, et seul Dieu est supérieur. Dans les religions dharmiques, l'Humain est généralement vu comme plus haut dans la hiérarchie que tout le reste du monde, hormis les dieux et autres puissances surnaturelles. Le bouddhisme relègue un peu l'humain à sa place, mais le summum est la renonciation totale de l'existence et la fusion dans un tout qui apparaît comme du nihilisme; certains d'ailleurs y vont directement en se donnant la mort à petit feu, croyant avoir réalisé finalement le Nirvana. En Endajué, l'Humain n'est qu'une part infime de l'Univers grandiose. Nous ne sommes qu'une poussière dans la vasticitude de l'Univers.

Pour de nombreux humains, cette perspective est déprimante voire dépressive voire, à la limite, suicidaire. Pas pour moi, je me plais dans un monde où je ne suis pratiquement rien. Je me plais dans un monde où je ne suis que moi. Ça rend le monde plus libre, et plein de possibilités. Il faut prendre ça comme une grande possibilité à prendre dans ses mains, essayer et, finalement, avancer.
 

La prise en compte de l'ensemble de l'Univers


La remise de l'Humain à sa place ouvre la porte à quelque chose de mieux. C'est de prendre en compte l'ensemble de l'Univers. Je ne crois pas avoir grand chose à ajouter, mais pour la cause, je comprends fortement la position de ce héros du livre de Mark Rosenfelder :


Write the book on spiderish inspection [scientific method]. We need this book in this country— we are asleep here. We have our revolutions, yes, but a revolution is nothing but tossing in one’s sleep. We are asleep and dreaming, and we must wake. (Écris un livre sur l'inspection arachnéenne [méthode scientifique]. On a besoin de ce livre dans notre pays; nous sommes endormis ici. Nous avons nos révolutions, certes, mais une révolution n'est qu'un soubresseau dans son sommeil. Nous somes endormis et nous rêvons... et nous devons nous réveiller.)
—Enirc (Diary of the Prose Wars)
(Journal de la Guerre de la Prose)

La compréhension de l'ensemble de l'Univers, avec une méthode d'essai-erreur comme la méthode scientifique, est pratiquement aussi fondamental que les quatre fondements. L'Univers fait partie du Tout, et il vaut la peine de le regarder de la même façon.
 

La base existentialiste


Il n'y a pas création du monde dans l'Endajué tel que décrit dans le monde inventée par Mark Rosenfelder. En fait, même dans la religion qui précède, la création n'a pas de place. L'Existence est, et c'est tout. Tout vient de l'existence. Il n'y a pas d'Origine dans le sens métaphysique du terme. Ça ne veut pas dire que d'où l'on vient ne soit pas important (c'est très important pour comprendre où nous en sommes), et donc les recherches sur les débuts de l'Univers telle que nous le connaissons ne sont pas dénuées de sens, mais il ne faut pas prendre ça comme le Début de l'Univers. En fait, même les scientifiques disent que le fameux Big Bang n'est pas le début, c'est simplement le point dans l'Histoire de l'Univers où toutes nos hypothèses s'effondrent. En gros, ils savent qu'il y a une meilleure hypothèse, et c'est pour cela que c'est une bonne façon de faire que de faire cette recherche.

Du jour où j'ai lu la phrase de Sartre qui disait que l'existence précédait l'essence, je m'étais considéré existentialiste. Aujourd'hui, avec l'endajuéisme, j'ai pu mettre une image concrète, un visage à cette théorie philosophique qui vaut beaucoup plus que ce que l'on ne le croit pour la science et notre vie d'aujourd'hui.
 

L'ouverture générale


Enfin, tous ces éléments nous amène à l'élément centrale. L'endajuéisme est pour moi une religion d'ouverture. Pas une ouverture envers les autres religions, comme j'ai déjà entendu le bouddhisme le réclamer; et certainement pas une ouverture envers les autres moralités, aussi possible pouvons-nous la questionner au sein même de l'Endajué. C'est une ouverture envers toute critique, toute renaissance, tout renouveau. Étant donné que les seules vérités sont le Principe Majeur, le Principe Mineur, la Danse et la Voie, le reste, tout le reste reste questionnable, et cette ouverture envers la critique, rarement présente en moralité, est pour moi une meilleure chose que tout le reste. Le conservatisme naturel des Humains qui n'aiment pas trop le changement va s'assurer d'une évolution suffisament lente pour bien adapté chaque changement reçu.
 

Les Dzusuisi


Mais l'Endajué, et l'endajuéisme, ne serait rien dans les Dzusuisi. La force de l'endajuéisme n'est pas dans ses croyances; la page originale, de l'avis même de l'auteur, est pleine de trucs étranges. Mais la page en soi est la description d'une religion qui, si comparé à nos temps, serait dans le passé d'il y a près de 200 ans. Il est normal que ça ne me convienne pas tel quel. Les fondements seuls non plus ne sont pas grand chose. Mon ami, lorsque je lui ai dit les bases de la religion, a simplement répondu :


C'est tout ce qu'on sait...
—Swec

C'est son évolution et l'évolution que j'y ai apporté moi-même qui importe et donne de la force à l'endajuéisme. Et son évolution, cela s'est fait au travers de la discussion, des Dzusuisi. C'est la sagesse de l'endajuéisme, c'est sa grande force. Et c'est ce que mon blogue apporte, mes propres Dzusuisi, pour continuer la Grande Discussion qu'est l'endajuéisme. Et je vous invite à y participer, que vous soyez endajuéistes ou non.

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